Vapoter est 95 % moins nocif que fumer
C’est l’une des conclusions de la dernière étude indépendante sur l’e-cigarette, publiée le 6 février 2018 par Public Health England, l’agence de Santé du Royaume-Uni.
Basé sur les dernières données disponibles, le rapport a été mené par des experts indépendants et reconnus. Il fait le point sur l’utilisation de la cigarette électronique chez les jeunes et les adultes, le manque d’information de l’opinion publique à ce sujet, et son impact sur le sevrage tabagique. Enfin, l’étude met à en lumière les dernières connaissances en termes de risque – et de bénéfice – pour la santé.
Les résultats de ces recherches sont à l’opposées des titres alarmistes et racoleurs scandés par les médias français ces dernières semaines.
En quelques points, voici les principales conclusions de Public Health England :
Face à de tels résultats, le panel d’experts presse les fumeurs de sauter le pas et d’adopter au plus vite la cigarette électronique.
Rappelons-le, la publication de Public Health England intervient seulement quelques jours après le dernier rapport sur l’e-cigarette aux Etats-Unis (US National Academies of Sciences, Engineering and Medicine report on e-cigarettes). C’est à partir de cette étude américaine que les journalistes français en mal de buzz avaient fait leurs choux gras - en criant au loup.
Il faut dire que les conclusions des experts américains faisaient froid dans le dos : l’utilisation de l’e-cigarette provoque des cancers, des troubles cardiaques, et entraine des dommages de l’ADN. Pour arriver à ces résultats, ces chercheurs avaient exposé des rongeurs à une quantité de vapotage avec nicotine équivalente à dix ans de consommation humaine, pendant une période de douze semaines.
Au-delà des gros titres abondamment repris travers le monde, les chercheurs anglais soulignent pour leur part que le protocole employé par les américains, notamment les doses administrées aux rongeurs (10 mg de nicotine par ml !), est irréaliste.
Pour les experts anglais, il s’agit d’une guerre de l’information sur la nocivité de l’e-cigarette. Pour eux, ces études scientifiques à charge contre le vapotage sont financées par l’industrie du tabac.
Le problème c’est que ces informations alarmistes – sous couvert d’études scientifiques – conduisent à une profonde méconnaissance du sujet parmi le grand public. « C’est une préoccupation majeur, explique Ann Mc Neill, professeur en tabacologie au King’s College de Londres. Les fumeurs ne savent pas ce qui est nocif dans le fait de fumer. Ils inhalent un cocktail létale de 7 000 substances liées à la combustion, dont on sait qu’au moins 70 sont cancérigènes. »
Pour la chercheuse britannique, « cette estimation que l’e-cigarette est 95 % moins dangereuse que fumer du tabac est basée sur des faits. Les substances présentes dans la fumée de cigarette et néfastes pour la santé – notamment celles cancérigènes – sont quasiment absentes dans la vapeur produite par une e-cigarette. Si elles sont présentes, elles sont en deçà de 5 % (et pour la plupart inférieures à 1%) de celles que l’on rencontre dans une dose équivalente fumée. »
Quant aux préoccupations soulevées par la dernière étude américaine sur les jeunes et le vapotage, Linda Bauld, professeur à l’université de Stirling et qui occupe la chaire de Recherche comportementale pour la prévention du cancer auprès de Cancer Research UK, s’érige en faux. « Au Royaume-Uni, les recherches ont clairement démontré que l’utilisation régulière de l’e-cigarette chez les jeunes qui n’ont jamais fumé demeure négligeable, à moins de 1 %. De plus, le tabagisme chez les jeunes continue de décliner à un rythme encourageant. »
L’étude américaine sur la cigarette électronique a également fait bondir Peter Hajek, directeur de l’unité de recherche sur la dépendance tabagique à l’université Queen Mary de Londres. « Cette étude ne démontre rien du tout quant aux dangers du vapotage. Elle ne prouve pas que cela provoque le cancer, s’agace-t-il. Il s’agit seulement d’une fausse alarme parmi tant d’autres, dont le but est de détouner les fumeurs de l'alternative du vapotage. »
Face aux dangers du tabac, les conclusions des chercheurs anglais sont limpides. Ils pressent les fumeurs de se sevrer grâce à la cigarette électronique. Et du côté des professionnels du secteur de la santé, des formations sur l'e-cigarette leurs sont proposées pour qu’ils encouragent les fumeurs à se sevrer grâce à ce moyen.
Pour Public Health England, les chiffres sont sans appel. « Les meilleurs taux de réussite dans le sevrage tabagique se situent chez les personnes qui conjuguent l’utilisation d’une vapoteuse et sont accompagnées par des professionnels. »
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